Si les commentateurs ont vu, dans le dernier succès triomphant de la visite d’Etat du Président Macron au Maroc, la revivification d’un partenariat commercial prolifique (1), il nous apparaît que cette rencontre historique fut également celle de la Concorde Islamo-Chrétienne. De fait, Sa Majesté le Roi Mohammed VI revêt un statut tout à fait particulier : celui de chef spirituel pour la communauté musulmane du Maroc et d’ailleurs. Ainsi, l’amitié scellée et illustrée non sans splendeur avec le Représentant d’une nation fille aînée de l’Eglise nous hisse humblement à la profonde vénération qu’avait il y a plus d’un siècle le Maréchal Lyautey pour le Royaume Chérifien (2), nous amenant à transcender le prosaïsme d’une simple occurrence diplomatique. En ces temps où la défiance et la méfiance se renchérissent mutuellement, l’opportunité d’une telle amitié doit être vue comme un éclaircie étincelante d’espoir pour un avenir de compréhension mutuelle, de sincérité et d’action salutaire.
Les images que l’Histoire a accueillies en son sein dans le sillage de cette visite d’Etat offrent à la fois le rappel de la grandeur d’une tradition millénaire et la promesse d’un engagement résolu pour le bien commun. Aussi nous évoquent-t-elles une voie nouvelle, une voie qui met en échec les divisions pour ériger une ligne élégante contre le nihilisme rampant et les idéologies déstructurantes qui minent l’essence même de nos sociétés.
La Concorde Islamo-Chrétienne, dans toute sa profondeur, exige que nous posions des gestes concrets pour que cet espoir ne soit pas vain. Que cet élan se transforme en un socle d’alliance, scellé par l’honneur, la dignité et la loyauté aux valeurs supérieures qui animent la foi des chrétiens et musulmans. Car c’est seulement ainsi qu’une concorde, sincère et durable, devient une force capable de modeler l’Histoire et de protéger l’âme des nations appelées à agir consciencieusement sur le monde.
(1) https://www.lefigaro.fr/conjoncture/la-france-et-le-maroc-concluent-des-contrats-et-accords-d-investissement-d-un-montant-global-allant-jusqu-a-10-milliards-d-euros-20241028
