Notre responsabilité de croyants face aux menaces qui pèsent sur notre monde dans le domaine écologique, social et politique est de rappeler les principes d’humanité et les valeurs fondatrices de toute vie sociale qui peuvent nous épargner une triste déchéance.
La mort ne saurait en aucun cas s’apparenter à une chose publique. Par le lien indéfectible qu’elle crée entre l’Homme et l’éternité, elle relève tout entière du sacré. ”Hommes, ici n’a point de moquerie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre”, ainsi s’épanchait François Villon à son sujet dans la Ballade des pendus. (1) C’est là un fondement de la civilisation française et il ne conviendrait pas à un étatisme insatiable de s’en emparer. Quel progrès pouvons-nous trouver dans le fait de précipiter la seule fatalité de ce monde ? Il est plutôt ici un grand manque de bon sens, et de décence. Une saine laïcité réclamerait de fait à l’appareil législatif une belle abstinence. Il suffit de cela pour ne pas raccourcir la France de sa transcendance.
Dans l’intérêt supérieur de la France et des français, il serait préférable à l’action publique de fixer son attention sur le délitement manifeste de notre société. La récente crise sanitaire, par exemple, a mis en lumière une série de dysfonctionnements tout à fait préoccupants. Nos communautés ont assisté avec tristesse et effroi au peu de cas dont a fait l’objet la dignité des français, du plus jeune au plus âgé, du plus malade au mieux portant. C’est dans la reconstruction d’un système de santé révérencieux de la dignité humaine que nous espérons l’action de la République. La mort ne lui appartient nullement.
Chrétiens et musulmans de France doivent être les premiers garants et les défenseurs avisés de cette dignité pour chaque personne humaine face au péril éthique et anthropologique qui mine notre humanité et dévoie la démocratie.
(1) https://www.poetica.fr/poeme-3840/francois-villon-ballade-des-pendus/